Les fondamentaux de la crise économique en quelques graphes « énergétiques »…
janvier 2nd, 2013 // 7:30 @ V.CAU
Définition basique :
Si je devais définir l’économie en une seule phrase : c’est la transformation de ressources naturelles pour le besoin des hommes. Qui dit transformation dit énergie :
L’économie c’est donc la transformation des ressources naturelles grâce à l’énergie (et dans une moindre mesure du travail humain et du capital qui est une boucle interne, un recyclage du travail passé).
D’une manière générale, qui dit consommation d’énergie dit également consommation de ressources naturelles, dit flux physiques et donc finalement flux économiques. Pour le coté économique c’est globalement vrai, même pour les services, les activités « dématérialisée » qui ont forcément une contrepartie physique (pour les banques par exemple, même pour les activités de marché, de titrisation…il y a à la base une activité physique : un prêt, pour un projet immobilier, pour une activité industrielle…)
Le niveau de consommation d’énergie est le marqueur principal de l’activité économique. Comment évolue ce marqueur ?
L’économie ne résiste pas à l’entropie :
Comme pour l’énergie qui se dégrade d’un état concentré vers un état plus diffus, la nature à tendance à renvoyer tout système à l’équilibre et la stabilité. L’économie n’échappe pas à cette règle.
Jusqu’il-y-a peu, la puissance économique était concentrée dans quelques pays, le club des pays riches : l’OCDE. L’ouverture du commerce mondial (GATT et OMC), la mondialisation et le développement des moyens de transport et de communication ont élargie les périmètres du système initial et permis l’industrialisation des pays émergents. La concentration des richesses, ou plutôt l’accaparation des ressources naturelles permettant l’enrichissement, se dilue peu à peu pour parvenir à un nouvel équilibre : il faut partager le gâteau mondial…
Si l’on regarde l’évolution des pays en fonction du facteur « consommation d’énergie » : la stagnation de l’OCDE et l’industrialisation de la chine sont bien visibles. Sur 10 ans, le coefficient directeur des courbes de tendance (graphe ci-dessous) donne clairement une idée du redécoupage en cours, dans un monde ou la consommation d’énergie croit encore (c’est moins vrai depuis 2008).
Si l’on regarde la consommation d’énergie par tête :
La mondialisation devrait amener à long terme un rapprochement des niveaux de consommation d’énergie par habitant, de l’ensemble des pays. En fonction de l’activité économique, de la conjoncture, des politiques engagées, des conditions climatiques, des infrastructures, de l’histoire, etc. les quantités d’énergie par tête resteront différentes mais l’écart aura tendance à se réduire.
Un avenir sous contraintes :
Les deux principaux moteurs de l’économie sont donc les ressources naturelles et l’énergie. Si du point de vue des ressources naturelles, les tensions se font sensibles dans certains domaines mais ne semblent pas encore bloquantes, il en est tout autre du point de vue énergétique. La consommation d’énergie par tête a commencé à chuter depuis 2008 : augmentation de la population plus rapide que la mise à disposition d’énergie, et pour la reine des énergies, le pétrole, la croissance est proche de zéro depuis 2005 (selon AIE le pic de production de pétrole conventionnel a eu lieu en 2006 à 70mb/j).
Si le moteur « énergie » ralenti, notre activité économique se contracte. C’est globalement ce qui se passe depuis 2008, avec des disparités au sein de l’OCDE. Il semble que malheureusement[1] se ne soit qu’un début.
[1] Malheureusement, mais heureusement pour ce qui concerne le réchauffement climatique, qui n’est que la contrepartie de notre consommation d’hydrocarbures.